OBJETS : GUERRES ET PAIX
À l’occasion de la commémoration du centenaire de la Première Guerre mondiale, Le Tas de Sable – Ches Panses Vertes propose de travailler avec différents publics de toutes générations confondues en provenance du monde entier, autour de la Guerre et de la Paix, et de leur représentation par le théâtre, l’objet et l’image. Ils seront ainsi amenés à réfléchir, créer et échanger sur les conflits et la paix. La question de la représentation de ces conflits est primordiale – par le jeu, par l’objet marionnette ou par les images, car elle est aujourd’hui la seule parole sensible, sur la Première Guerre mondiale et les conflits.
Le rapport à l’Autre et notamment les notions de conflit, de Paix et leurs représentation ainsi que la manipulation à travers la propagande sont des problématiques qui restent contemporaines. Les lier excessivement à la mémoire et à la commémoration fait courir le risque d’en désintéresser les jeunes générations et de marginaliser ces questionnements au sein de la société. Par le travail artistique et par l’approche via ces objets que l’on fabrique lorsque l’on s’ennuie, ce projet vise à déplacer le regard et provoquer la rencontre. Ceci afin d’éviter deux écueils majeurs : les lieux communs – dûs à la méconnaissance et à la peur – et le cadre parfois trop austère de la mémoire qui peut rendre inaccessible les problématiques abordées.
Le travail sera ainsi orienté vers les autres de par son aspect collectif et coopératif, et tourné vers l’avenir grâce aux processus de création des jeunes et des artistes.
Ce projet se décline en trois actions : créations, rencontres et recherches.
Créations
1) Travail de créations de jeunes du monde entier
Quatre pays se sont engagés dans une dynamique d’échanges, de rencontre et de création autour des notions de Paix et de conflit : la France, l’Inde, l’Afrique du Sud et la Belgique. Des rencontres/ateliers ont été organisés dans chacun de ces pays entre des artistes marionnettistes et des élèves de lycée ou de collège pour aboutir à un travail de création mélant objets et image.
Les jeunes de collèges et lycées participant au projet, ont ainsi travaillé avec des artistes marionnettistes sur les objets que l’on fabrique lorsque l’on s’ennuie. Ils se sont intéressés ainsi à l’art des tranchées, réalisé par les soldats avec des matériaux de rien. Par l’animation des objets, ou d’autres disciplines des Arts de la marionnette, questionner la Première Guerre mondiale, les conflits et la paix et leurs représentations. En Picardie en 2014-2015, en collaboration avec l’ACAP, pôle image en Picardie, le travail avec les objets s’accompagne de représentations par l’image. Grâce au travail artistique et par l’approche via les représentations par l’objet et l’image, ce projet vise à déplacer le regard et provoquer la rencontre. Ceci afin d’éviter deux écueils majeurs : les lieux communs – dus à la méconnaissance et à la peur – et le cadre parfois trop austère de la mémoire qui peut rendre inaccessible les problématiques abordées. Le travail sera ainsi orienté vers les autres de par son aspect collectif et coopératif, et tourné vers l’avenir grâce aux processus de création des jeunes et des artistes.
À l’occasion des Rencontres Internationales du 11 au 13 mai 2015, ce sont environs 100 jeunes de Picardie et d’Inde qui se sont rencontré pour partager leurs expériences, leurs créations dans le cadre de ce projet.
Établissements scolaires partenaires
Lycée Professionnel Agricole de Péronne, Lycée Jean de la Fontaine de Chateau Thierry, Lycée du Vimeu de Friville-Escarbotin, Lycée Professionnel Jean-Charles Athanase Peltier de Ham, Lycée Profesionnel Agricole d’Aumont de Coucy-la-Ville, Lycée Professionnel Horticole de Ribécourt Dreslincourt, Lycée Edouard Gand d’Amiens, Lycée Professionnel Agricole Haute Somme Péronne, Lycée Gérard de Nerval de Soissons (France).
Vassant Valley School de New Delhi (Inde)
École d’enseignement secondaire ULM – Tournai (Belgique)
Lycée Albany (Australie)
Artistes impliqué(e)s
Mila Baleva, Denis Bonnetier, Solène Boyron, Aïtor Juanes, Guillaume Lecamus, Luc-Vincent Perche, Pierre Larose, Lorenzo Recio, Marie Godefroy, Madalina Quinchon, Aitor Juanes (France)
Naomi Van Niekerk (Afrique du Sud)
Southern Edge Arts (Australie)
Anurupa Roy (Inde)
Centre de la marionnette de Tournai, Isabelle Peteers (Belgique)
2) Une tache sur l’aile du papillon, spectacle de la compagnie Ches Panses Vertes en collaboration avec Waide Somme et l’ESNAM
Dans le cadre du projet Objets : Guerres et Paix, la compagnie Ches Panses Vertes débute la création d’un spectacle autour de la question de la propagande d’hier et d’aujourd’hui, écrit par Alain Cofino Gomez et mis en scène par Sylvie Baillon : Une tache sur l’aile du papillon. Les étudiants de Waide Somme participeront à la création des images 3D qui seront intégrées à la création prévue pour novembre 2017. Dans cette création, les acteurs, les marionnettes physiques et les objets numériques 3D serviront à interroger la manipulation.
Rencontres
Un travail sur la Guerre et la Paix ne peut avoir lieu sans la rencontre avec l’Autre, et sans travail sur l’histoire du conflit et des perceptions parfois différentes qu’en ont les nations ex-belligérantes. Ainsi, les échanges, réels et virtuels entre tous les participants sont indispensables au projet.
1) Un lieu d’échange en ligne
Un site Internet trilingue sera mis en place, permettant à chacun de contribuer, en français, anglais et/ou allemand, et de partager l’avancement de son travail. La contribution permettra d’enrichir le travail de chaque groupe par celui des autres, et sera également l’occasion de pratiquer les langues étrangères, pour les collégiens et lycéens impliqués.
Grâce au site Internet, les jeunes pourront suivre le travail de création des objets 3D, de leur animation et des interactions qui seront créées avec les marionnettes. Un lieu d’échange virtuel pour faire des parallèles avec les différents travaux en cours partout dans le monde et s’en inspirer.
2) Se rencontrer pour partager
Les Rencontres Internationales Objets : Guerres et Paix se sont tenues du 11 au 13 mai 2015 en Picardie.
Ce sont environs 100 jeunes de Picardie et d’Inde qui se sont rencontré pour partager leurs expériences, leurs créations dans le cadre de ce projet. Cinq écoles de Picardie et d’Inde ont participé aux rencontres. Au côté de la Vasant Valley School de New Delhi, quatre lycées picards avaient fait le déplacement : le lycée Professionnel Agricole de la Haute Somme de Péronne, le lycée Professionnel du Vimeu de Friville-Escarbotin, le lycée Jean de la Fontaine de Château Thierry et le lycée Professionnel Jean-Charles Peletier de Ham.
Programme :
LUNDI 11 MAI – Péronne
La première journée s’est déroulé à Péronne et a débuté par un temps de rencontres et d’échange entre les jeunes. Les intervenants artistiques ont proposé aux jeunes une série d’exercices théâtraux pour apprendre à entrer en contact avec l’autre, lui faire confiance et briser la glace ! Puis, le groupe a eu l’opportunité de visiter l’Historial de la Grande Guerre. Enfin, l’inauguration officielle a eu lieu à 14h30 dans le salon d’honneur de la Mairie de Péronne.
MARDI 12 MAI – Noyon
La seconde et troisième journée se sont déroulées à Noyon. Les jeunes ont investit le Théâtre du Chevalet. Le mardi 12 mai, la journée était consacrée à la présentation respective des créations menées dans les différents établissements scolaires.
MERCREDI 13 MAI – Noyon
Le troisième jour fut le moment d’une joyeuse création collective : le Feu d’Arts factices ! Temps festif et partagé entre les jeunes et la population, il a permis d’investir la ville, de mettre en regard les lieux patrimoniaux et la création contemporaine.
Recherches
Un travail d’une telle ampleur et mobilisant autant de personnes de cultures et d’histoires si différentes nous invite à en étudier plus avant certains aspects. Il nous invite aussi à nous intéresser aux travaux que les chercheurs mènent sur des problématiques qui croisent celles du projet.
Ainsi, Objets : Guerres et Paix souhaite impliquer plusieurs universités à travers le monde, mais aussi dans les laboratoires technologiques et Fablabs des étudiants, scolaires, artistes, chercheurs travaillant sur des thématiques regroupées pour le projet en deux axes : « Écritures des conflits » et « Objets physiques/Objets numériques ».
1) Représention des conflits
Il s’agira de profiter du contexte et des expériences menées dans le cadre du projet pour réfléchir à la représentation des guerres et de la paix. Les représentations, c’est à dire les représentations régionnales ou nationales, mais aussi les représentations par le texte, le théâtre, et l’image dans la manière dont elles sont une lecture, une interprétation voire une part du conflit.
2) Objets physiques / Objets Numériques
Ce second volet de recherche a pour objectif de penser l’interaction entre les objets physiques et les objets numériques. Au delà de l’utilisation ou de la modification en temps réel d’images sur scène, l’interaction entre les objets physiques et numériques pose question d’un point de vue artistique – comment concilier ces deux types d’objets sur scène ? – et d’ordre technique – quels moyens de déclenchement et de manipulation au plateau ? Ce travail sera développé avec l’équipe Vision du laboratoire Modélisation, Information, Systèmes de l’Université de Picardie Jules Verne. Les thématiques abordées seront transversales aux autres actions du projet, s’en nourriront et l’enrichiront.
Ce travail ne sera pas uniquement fondé sur la recherche théorique, mais sera empreint des pratiques, de par le lien constant avec le travail des jeunes et de la compagnie.
Deux colloques transdisciplinaires seront organisés afin de permettre la rencontre du travail des chercheurs dans chacun des deux axes.
Le premier mobilisera les chercheurs sur les questions des représentations des conflits. Il sera l’occasion de croiser les analyses des différents champs des Sciences Humaines (Histoire, Philosophie, Sociologie, Arts du spectacle, etc.).
Le second colloque portera sur la question des interactions entre objets physiques et objets numériques. Il permettra de mettre en présence à la fois les chercheurs en sciences humaines, ceux en sciences “dures” et ceux qui fabriquent et utilisent de tels dispositifs. Une place sera laissée à la pratique lors de cette rencontre.